advienne que pourra

Il est 15h sa journée vient de commencer un pilon un café affalé dans son canapé il n’y a guère que la Play qui le console son appart est devenu sa camisole
Isolé esseulé déboussolé il se laisse aller à sa routine en attendant que la roue tourne le teushi en guise de rustine il s’obstine dans son cercle vicieux aucun miracle que des vœux pieux
Ca fait des mois qu’il hiberne peu importe les saisons dans ses yeux tout est terne et morne il n’a plus d’horizon bercé par ses certitudes otage de l’habitude il ne remet jamais en cause son attitude
Pour se rassurer il invoque le destin dit qu’il n’a pas l’choix s’prend pour un clandestin mais dans n’importe quel endroit où faut s’taper pour un morceau d’pain avec un tel mental il serait mort de faim
La roue tourne mais faut la pousser pour la lancer lui se ment malhonnête intellectuell’ment chaque jour un peu plus pisse dans un Stradivarius père de son ennui il finira comme Laïus

C’est pour les losers les wankers les perdants les branleurs ceux qui ont une montre mais dont ça n’est jamais l’heure ceux qui croisent plus de mauvais frères que de bonnes sœurs les poissards les chats noirs les tokars
Ce dont on a pas hérité y faut le mériter la défaite ne vaut que si on s’est battu pour l’obtenir fuir est pire que d’échouer à tous les déchets les déchus les déçus qui s’accrochent malgré les combats perdus

La seule qui se pointe aux rencards c’est la rancœur la seule qui écoute battre son cœur est docteur les seules qui lui rendent un sourire ont quelque chose à vendre et les seules qui prétendent le chérir ont quelque chose à prendre
Un cœur tendre de la maille ou une revanche elles le mettent à l’amende comme une pervenche dans ses tympans il entend que crépite son palpitant il attend la pépite impatiemment
Quant à elle ya tout un tas de phallocrates qui lui disent je t’aime pour la voir à quatre pattes un tas d’ordures faux jusque dans les sourires prêts à tous les vices afin d’pouvoir glisser entre ses cuisses
Elle les collectionne comme des vignettes Panini leur fait confiance et se fait bouffer comme un panini ses seules histoires d’amour sont passées à la télévision chacun de ses espoirs s’est soldé par une désillusion
Tous les deux ont toujours nié l’évidence et courent après l’amour comme on court à sa perte pour éviter les revers et leurs effets pervers un cœur fragile doit sortir couvert

Ceux qui résistent pour exister niant la fatalité refusant que subir soit une banalité les frustrés que la vie a castrés encastrés dans un quotidien étroit dont même un rat ne voudrait pas
Ceux qui font c’qu’y faut pour qu’ça change vendangent des occasions jusqu’à en mettre une au fond les CDI qui font la zermi à leur hiérarchie les insoumis en CDD qui n’se font pas victimiser
Ceux qui courent après le bonheur ne rattrapent que le malheur mais insistent les artistes qui s’accomplissent trop parler peut tuer dis-moi si tu créés j’te dirai si tu es
Situé dans l’œil du cyclone au pays des clones le cyclope est roi parce qu’il ne s’aveugle pas ceux qui ne prennent aucun risque n’échouent jamais les perdants sont dignes car eux ont essayé